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Le Blog de Joël Dimitri Vihoundjè "Le Citoyen Engagé"
23 juin 2012

APPEL DU CHANT D'OISEAU 2012

L'Eglise Catholique donne de le voix!
Après avoir suivi attentivement tous les soubresauts, économiques, sociaux et politiques qui ralentissent gravement le processus démocratique au BENIN, par l'intermédiaire de l'Abbé Raymond Bernard GOUDJO, l'IAJP lance un APPEL A UNE PRISE DE CONSCIENCE RÉCONCILIÉE.
Voici l’intégralité de l'APPEL DU CHANT D'OISEAU


APPEL A UNE PRISE DE CONSCIENCE RECONCILIEE

 

                                                                                                                                                      

L’Institut des Artisans de Justice et de Paix/le Chant d’Oiseau dont la mission est de promouvoir dans l’Esprit de l’Evangile, la réconciliation, la justice et la paix, après avoir suivi attentivement tous les soubresauts, économiques, sociaux et politiques qui ralentissent gravement le processus démocratique au BENIN, ose aujourd’hui faire appel  à une prise de conscience réconciliée.

Nous avions en son temps marqué notre surprise quand les politiciens occidentaux déclaraient que  « le Etats n’ont pas d’amis, mais des intérêts » et force est d’ajouter à cette assertion si troublante deux  autres qui nous poussent à de sérieuses interrogations : « Les politiciens n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts » et « les affairistes n’ont pas d’amis, mais que des intérêts ». Ce sont en effet, les hommes  politiques et les hommes d’affaires qui, orientés par des idéologies multiples, transforment les Etats en technocratie d’intérêts, alors que le souci primordial de l’homme en son intégralité n’apparaît plus que comme un mince et fragile couche de vernis recouvrant une désintégration sociale bien avancée.

Qui du politique du politique ou de l’entreprise a raison ? Là n’est pas la question. Les passes d’armes, médiatique justifiant ou incriminant les attitudes et décisions politiques unilatérales du pouvoir régalien sur l’entreprise ressemble à quelques uns de ces nombreux feuilletons télévisés dont se régalent les téléspectateurs, ici la société civile dans son ensemble sans qu’un sursaut patriotique tous azimuts exigent vérité et justice dans un esprit d’impartialité. Toutes nos institutions sociales, politiques et juridiques devant servir de contre pouvoir et de modération des pouvoirs semblent excessivement se murer dans un devoir de réserve augurant de la triste politique de l’autruche.

Toujours est-il que le processus conflictuel interne dans lequel notre pays s’engage avec la complicité complaisante, voir bienveillante de tous ses citoyens, surtout de ses cadres qui en portent actuellement une haute responsabilité morale, nous propulse aujourd’hui, dans ce contexte politique et économique au BENIN, dans une terrible dictature de la démocratie.

Toutes ces bagarres du faux pour le triomphe du faux, tous ces trafiques du mensonge en politique prônés comme normes et vertus sociales, nous conduisent à nous poser sous forme d’invitation à réfléchir et à méditer les questions suivantes :

1-      Aimons-nous vraiment notre pays ?

Les abondantes déclarations d’amour patriotiques ne suffisent pas pour rendre crédible. Aimer suppose d’abord une humble capacité à se mettre au service de l’autre, de la patrie avec abnégation et persévérance. Est-ce vraiment ce que nous observons de nos politiques, entreprises et aussi de nos simples citoyens ?

2-      Pensons-nous vraiment à l’avenir de nos enfants ?

En chantant notre hymne nationale, nous évoquons la postérité sans malheureusement réellement prêter attention aux paroles qui plus qu’un engagement, sont un devoir de sacrifice de soi pour inculquer les valeurs les plus élevées à nos enfants par le témoignage du très bon exemple . Mais aujourd’hui, nos enfants savent que « mentir vertement » peut-être une épitaphe à ajouter à nos monuments aux morts. « Aux enfants du BENIN morts pour la patrie » pourrait bien dans le contexte actuel se traduire « Aux enfants du BENIN mentant bien à la patrie ».

3-      Pourquoi n’avons-nous pas la grande simplicité, voir l’humilié de reconnaitre nos erreurs  et nos échecs pour mieux rebondir?

Nous reconnaissons ici que nos politiciens et entrepreneurs actuels n’ont pas dans leur ensemble hérité du bon exemple. Très peu d’hommes politiques du passé, de même que très peu d’entrepreneur de ce même passé n’ont osé faire un examen de conscience pour reconnaitre à titre personnel leurs efforts à succès et leurs efforts à échecs, leurs abus du  système et leurs graves manquements. Certains se présentent encore à vous malgré leur sénilité avérée, comme des exemples atypiques à imiter ; ils vous montrent que vivre perpétuellement au crochet de l’Etat-providence en trafiquant des demi-vérités puis des mensonges est la meilleure politique qui soit. Mais faut-il encore continuer à suivre des chemins d’impasse ?

Une chose est sûre : ce qui actuellement au plan social général se passe au BENIN ne sert personne tant l’aujourd’hui que l’avenir. Le bien commun est en péril faute de citoyen ayant la capacité de mortifier leur volonté, leur moi, leur passion aveugle et aveuglée du pouvoir. Nos évêques du BENIN nous enseignaient : « il est vrai, les agissements de certains laissent croire que l’ardeur réformatrice et édificatrice du bonheur national si souvent proclamé n’est qu’une  mystification, une couverture, une diversion, pour satisfaire leur volonté de puissance ; volonté de pouvoir, de l’avoir, et de l’exclusivité du savoir, tellement ils font preuve d’une insatiabilité illimitée et spoliatrice des autres et de l’Etat ! »(Cf. lettre pastorale  « Convertissez-vous et  le BENIN vivra, carême de l’an de grâce 1988). Cette lettre pastorale ne relève pas du passé, elle est actuelle sans besoin d’actualisation.

Tout récemment le Pape Benoit XVI  nous exhortait tous dans notre salle du peuple et nous en tirions pleine d’admiration. Il disait : «  En ce moment, il y a trop de scandales et d’injustices, trop de corruptions et d’avidité, trop de m »pris et de mensonges, trop de violences qui conduisent à la misère et à la mort. Ces maux affligent certes votre continent, mais également le reste du monde. Chaque peuple veut comprendre les choix politiques et économiques qui sont faits en son nom. Il saisit la manipulation, et sa revanche est parfois violente. Il veut participer à la bonne gouvernance. Nous savons qu’aucun régime politique humain n’est idéal, qu’aucun choix économique n’est neutre. Mais ils doivent toujours servir le bien commun. »(« Aie confiance, Afrique et Lève toi ! », Discours de Benoit XVI au palais présidentiel de Cotonou, 19.11.2011).

Fort de ces questionnements, la parole de Dieu nous engage : « Jésus lui dit : va et toi aussi fais de même. »(Cf ? Luc 10, 37).

Fait à Cotonou, le 19 Juin 2012

Abbé Raymond Bernard GOUDJO
Directeur de l’IAJP- Co secrétaire de la commission épiscopale Justice et Paix-Benin
Secrétaire de la commission justice et Paix RECOWA/CERAO (Conférence Episcopale de l’Afrique de l’Ouest)

 

 

 


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