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Le Blog de Joël Dimitri Vihoundjè "Le Citoyen Engagé"
25 juin 2012

Le gouvernement dénonce une cabale contre la coopération sino-béninoise

La coopération sino-béninoise dans le domaine des bâtiments et travaux publics défraie la chronique. En fin de semaine dernière, c’est le syndicat des agents des travaux publics qui est monté au créneau pour dénoncer une coopération qui ne fait que l’affaire de la Chine. 

Hier, sur l’émission zone franche, Jacques Ayadji, membre du bureau dudit syndicat est allé, plus en détail, dans le même sens. Mais des sources proches du ministère des Travaux publics, reviennent sur chacun des arguments avancés par les syndicalistes.


La coopération sino-béninoise était est au cœur de l’actualité depuis quelques jours. Le syndicat national des travailleurs de l’administration des transports et des travaux publics (Syntra-ttp) par voie de presse fait plusieurs allégations sur cette coopération allant jusqu’à déclarer que « ce Partenariat entre notre Pays et la Chine qui, plutôt d’être un partenariat gagnant-gagnant se révèle un partenariat qui vise essentiellement à enfoncer notre pays dans le sous-développement et ceci avec la complicité et la bénédiction de nos autorités au plus haut niveau ». Plusieurs points d’arguments justifieraient selon Jacques AYADJI, 1er secrétaire du Syntra-Ttp cette affirmation. Il énonce :

- La violation des lois de la république et de la constitution, en l’occurrence la non ratification par l’assemblée nationale de la mise à disposition des ressources du Bénin pour la construction de l’échangeur de Godomey, l’abandon de la langue de travail du Bénin
- Les exonérations faites aux entreprises chinoises qui surévaluent les produits importés pour les réutiliser sur d’autres chantiers ou pour baisser les niveaux de proposition pour postuler à d’autres marchés
- La qualité des travaux livrés par les chinois : cas de l’échangeur de Godomey, Godomey-Akassato
- L’absence de contrôle sur les chantiers à financement chinois
- La surévaluation des marchés : le cas Akassato-Bohicon dont l’étude est passé de moins de 300 millions à 6 milliards
- Les agressions contre des béninois et des officiels
- Etc.

Trouvez ici la preuve qu’il s’agit d’une cabale contre la coopération sino-béninoise dans le seul but de disqualifier les entreprises chinoises. La principal illustration de cette volonté est que dans le cadre de l’attribution du chantier de la route Godomey Pahou, le syndicaliste soutient que malgré la proposition d’une entreprise chinoise inférieur de 10milliards à celle d’une autre entreprise qu’on ne devait pas lui attribuer le marché.

Sur la question des exonérations

Les conditions d’exonérations dénoncées dans le cadre de la coopération sino-béninoise ne sont pas exceptionnelles et ne violent aucune disposition règlementaire nationale. En effet l’ensemble des projets à financement extérieur bénéficient des mêmes conditions d’exonérations qu’ils proviennent de la Chine ou d’un autre Etat. Et si comme le 1ersecrétaire du Syntra-Ttp le dénonce, les entreprises chinoises s’emploient à réutiliser les matériaux importés dans le cadre des projets qu’elles exécutent dans les conditions d’exonération comme atout pour postuler à d’autres marché, les mêmes accusations valent pour les autres pays qui nous accordent les dons. Mieux, en matière d’infrastructures routières, l’entreprise chinoise qui exécute le chantier de l’échangeur n’est pas la même que celle qui exécute les travaux du bitumage de la route N’dali-Nikki-Tchicandou. Pour cette dernière d’ailleurs, le chantier N’dali-Nikki-Tchicandou constitue le premier marché gagné au Bénin. D’où aurait-elle pu tirer du matériel exonéré pour baisser les coûts et éliminer donc les autres concurrents?

La mauvaise foi des dénonciations du 1ersecrétaire général adjoint du Syntra-Ttp s’illustre par ailleurs quant il apprécie la qualité des travaux exécutés par les entreprises chinoises au Bénin. En effet, M. Jacques Ayadji reconnait que la route Savè-Parakou, qui est le premier ouvrage routier exécuté par les chinois au Bénin, est l’une des meilleures de sa génération. Cependant il déclare que les autres ouvrages que les chinois réalisent ne sont pas de bonne qualité ou ne le seront pas.

Il évoque à ce sujet le cas de l’échangeur de Godomey. Or s’il est aussi informé qu’il le démontre, il doit à la vérité de dire et de reconnaitre que le chantier n’est pas achevé comme peuvent le voir tous les béninois qui ont vu la maquette de l’ouvrage. Les aménagements paysagés dont la réalisation va achever l’ouvrage sont attendus pour parachever la finition de l’ouvrage.

Par ailleurs, il faut préciser que c’est de mauvaise foi que le syndicaliste déclare que les chinois nous imposent leur entreprise en sachant que pour l’ensemble des ressources mobiliser, les bailleurs exigent toujours que les entreprises proviennent de leur espace économique. Ainsi la Bad exigera des entreprises des pays membres de la Bad, la BM de même, etc. Il ne s’agit donc pas d’un diktat chinois.

Sur la question du contrôle des ouvrages réalisés par les entreprises chinoises

Jacques Ayadji affirme que les ouvrages réalisés par les chinois ne sont contrôlés par personne. Là encore, le syndicaliste fait économie de vérité. Aucun ouvrage quelque soit l’entreprise qui le réalise pour le compte de l’Etat ne se fait sans contrôle. Dans le cadre de la coopération chinoise, la norme jusque-là est qu’en lieu et place du contrôle classique opéré la procédure de contrôle adopté est celle utilisé par l’Etat chinois. Ainsi, un cabinet est recruté pour faire l’étude des travaux, un autre est mis à contribution pour détailler les travaux à faire. Quant les travaux démarrent, le premier cabinet assiste l’entreprise pour la surveillance des travaux exécutés. Mieux, le Mtpt conformément aux dispositions en vigueur met un ingénieur béninois dans l’équipe technique pour le contrôle. En plus, si cette méthode a été utilisée pour le chantier de l’échangeur de Godomey, c’est l’approche classique utilisé au Bénin qui sera mis en oeuvre dans le cadre de l’exécution des travaux de la route Akassato Bohicon.

Du financement de la route Akassato-Bohicon

S’il faut reconnaitre que le coût proposé pour l’étude par les chinois est très important et a fait l’objet de discussion entre le Bénin et la partie chinoise, il faut à la vérité reconnaitre que le contexte n’est pas le même. En effet, l’étude réalisée par un cabinet local n’apporte pas toutes les réponses aux préoccupations de qualité et de précisions souhaitées par l’Etat béninois par rapport à l’ouvrage. En plus la nouvelle étude apporte des améliorations au projet initial dont le syndicaliste se dispense de parler. Ainsi, il ne parle pas de l’augmentation de la largeur de la chaussée, de la construction de 2 ponts de 250 m et de 750 m sur le tronçon, de la traversée des agglomérations par des doubles voies. Et monsieur Ayadji se dispense surtout de dire que le coût annoncé pour la réalisation de l’ouvrage n’est qu’un coût estimatif. Les autorités du Mtpt ayant exigé d’avoir une estimation détaillée qui précise les quantités et leurs coûts avant de conclure.

Par ailleurs en déclarant que le Bénin a refusé le financement la subvention que l’UE se projetait d’accorder au Bénin pour la réalisation d’une partie de l’ouvrage, il fait une fausse déclaration. Les ressources proposées par les chinois sont mobilisées dans les mêmes conditions que les ressources proposées par l’Union Européenne, à savoir une partie don et une partie prêt. S’agissant de l’UE le prêt devait être consenti au Bénin par la BEI.
Par ailleurs, le Bénin a proposé que ses ressources soient affectées à la réhabilitation des chemins de fer afin de soulager la route. Les études dans ce cadre ont d’ailleurs démarré.
Contrairement aux affirmations de Monsieur Jacques Ayadji, le Bénin ne s’est pas privé de ressources complémentaires.

La qualité des relations sino-béninoise

Le syndicaliste évoque quelques situations dans lesquelles, il juge que le Bénin et ses autorités n’ont pas suffisamment sorti les muscles contre la partie chinoise. Il évoque l’agression d’un officiel du Mtpt, les violences et voies de faits sur les ouvriers des chantiers et la mort d’un ouvrier sur un chantier. Il demande en conséquence que l’on expulse unilatéralement les entreprises chinoises mise en cause et pourquoi pas que l’on suspende la coopération avec les chinois s’ils ne pouvaient pas se conformer à nos exigences.

Et pourtant pour chacune des situations qu’il a dénoncées des procédures sont en cours dont il est informé. Ainsi l’ouvrier chinois mis en cause dans la fusillade mortel de Biro n’est-il pas entre les mains de la justice ? Le ministre des travaux publics et des transports n’a-t-il pas utilisé les voies règlementaires pour porté à la connaissance de la partie chinoise l’agression de sont collaborateur ?

Déclarer que les autorités béninoises font fi de l’usage de la langue officielle de travail qu’est le français dans les relations sino-béninoise est fausse. En effet, les correspondances, et les différentes notifications entre les deux parties l’ont toujours été en français..

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