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Le Blog de Joël Dimitri Vihoundjè "Le Citoyen Engagé"
23 juillet 2012

Vive la critique sociale!

Que se passe-t-il donc ? Voici une question lancinante que tous les Béninois se posent actuellement ; la mode est à la critique du régime. 

Même dans la communauté catholique, clercs et laïcs s’interrogent sur la situation du pays. S’il n’y avait que les laïcs, c’est-à-dire notre habituelle société civile, ce ne serait pas grave : elle avait eu ses moments de gloire pendant le premier mandat du Président-Docteur. Mais le Clergé catholique lui-même si avare d’habitude de déclarations publiques, se  met dans la danse ; alors qu’il ne se hasarde que rarement à faire des sorties publiques, sauf dans des Lettres pastorales que les chrétiens catholiques prennent pour ce qu’elles sont : des guides moraux  s’adressant à tous les hommes de bonne volonté. Or, nous assistons à un curieux renversement de tendances ; pendant que les organisations de la société civile, plutôt bien gavées sous ce régime, se sont définitivement tues à quelques exceptions près, voilà que pour des raisons peut-être de sollicitations des fidèles laïcs, plusieurs organisations de l’Eglise catholique prennent le relai et crient gare, et ça fait mouche ! Après l’Institut des Artisans de Justice et Paix/Chant d’oiseau, voilà que l’Aumônerie des Cadres et Personnalités Politiques si discrète jusque-là, se met aussi à relayer l’expression du mal-vivre. L’explication habituelle de la position de l’Eglise catholique vis-à-vis du régime YAYI ne satisfait plus l’observateur impartial lors donc que cette rengaine est éculée : les catholiques ayant œuvré massivement pour le retour du Général KEREKOU contre le « païen » SOGLO, ont eu longtemps une certaine complaisance avec son régime ; jusqu’à ce qu’il tombe aux mains de la coterie évangéliste. Or, Boni YAYI est arrivé au pouvoir, bien encadré par les mêmes milieux évangélistes qui bon an mal an ont leurs portefeuilles réservés dans tous ses gouvernements. Aussi bien certains coreligionnaires ont tenté vainement de faire eux aussi du lobbying ; mais à peine Albert TEVOEDJRE a-t-il réussi à faire nommer un ministre sous l’étiquette catholique. Et puis, avec l’affaire ICC-Services, il est devenu évident que le Président Boni YAYI risque de devenir l’otage des milieux évangélistes. Or, le catholicisme n’a jamais toléré l’évangélisme, avec raison d’ailleurs, car le seul message biblique ne suffit pas : encore faut-il adorer vraiment Dieu et aimer son prochain à travers les éclairages d’un magistère avisé. Donc avons-nous fini de digérer les paroles d’exhortation de l’Abbé GOUDJO que le doyen des prêtres intellectuels du Bénin le Père Alphonse QUENUM, sort des limites de sa pénible maladie pour nous fendre d’une interrogation déchirante sur la démocratie béninoise. Et ça fait tilt, comme en 1989. Le Clergé catholique ne cache plus ses appréhensions. Aussi les personnalités catholiques aux affaires ou non disent-elles évidemment que tout va mal. Cependant, sur l’analyse  des causes des maux qui minent notre pays, les divergences sont de taille. Je pense pour ma part que le Bénin est solidement aux mains de mafias tissées par des hommes d’affaires compradors face auxquelles échoue le nouvel homme de la situation dans ses stratégies de réforme. Nous n’en voulons pour preuve que ce qui passe pour la campagne cotonnière 2012-2013. Boni YAYI ne tint

guère à perdre cette bataille ; s’il le faut, il aura recours à la « dictature du développement » ! Seulement, un combat politique se gagne par des méthodes politiques ; en l’occurrence par la mobilisation des partis politiques. Leur époque de gloire fut précisément sous le Général KEREKOU qu’ils avaient fait revenir au pouvoir. Le Président SOGLO ne leur voyait une quelconque utilité que dans la RB de Goho. La période du Changement ne leur a pas permis outre-mesure de jouer un rôle de premier plan. Aussi les partis politiques sont-ils redevenus inexistants dans le débat politique. Pourtant, s’il  a un moment où le Président de la République a besoin d’eux, c’est bien maintenant. En effet, nous sommes en face d’une lutte éminemment politique où ceux qui feront les frais de ses conséquences sur le développement, ce ne seront pas les « hommes d’affaires » et leurs complices politico-bureaucratiques, mais le brave peuple béninois qui croupit toujours dans la misère. En l’occurrence, il faut un gouvernement d’union nationale et halte au feu ! Au bout de deux ans, tout le monde a compris : ceux qui ont toujours bouffé, voudront toujours bouffer plus, même en ne payant pas leurs impôts, en ne ristournant pas réglementairement les TVA que nous leur payons à charge pour eux de les ristourner à l’Etat… pour payer, entre autres, leurs bourses à nos étudiants abandonnés dans la galère et la débrouille. Pas de panique ! La force et la qualité de la critique sociale actuelle augure d’une bonne santé de notre renouveau démocratique!

 

Dénis Amoussou YEYE

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