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Le Blog de Joël Dimitri Vihoundjè "Le Citoyen Engagé"
4 octobre 2012

TRANSHUMANCE POLITIQUE AU BENIN : NE FAUT- IL PAS UNE LOI POUR FREINER LE FLÉAU ?

 

 Publié dans la Quotidien l'Autre Vision

     La transhumance politique, est un phénomène, qui atteint au BENIN  des proportions inquiétantes. Il est un fait constant d’apprendre qu’un député vient de quitter son parti politique pour faire allégeance au pouvoir en place. Ainsi  les honorables députés changent de groupes et d’obédience comme bon leur semble. Les gens valsent et fuient comme ils veulent chaque fois qu’il y a changement de régime.

       Mais comment peut-on mettre un terme au spectacle répugnant qu’offrent les hommes politiques de chez nous ? Spectacle qui à la limite constitue un tare de la démocratie ? L’adoption d’une loi organique permettant  de ’’combattre la transhumance politique’’ n’est-elle pas indispensable.

                       

     En prêtant serment le 06 Avril 2011, Boni Yayi a affirmé son ambition « d’engager des réformes constitutionnelles, de promouvoir un nouveau code électoral qui élimine la transhumance politique et l’instabilité institutionnelle ». Mais force est de constater  qu’aujourd'hui, la transhumance politique semble réinstaller ses quartiers avec l’avènement de la refondation. D’abord, c’est le parti du directeur de campagne du candidat unique de l’Union fait la nation qui s’est dépêché de prendre la main tendue ; s’en ont suivi ensuite les députés  Cyriaque Domingo, et Edmond Agoua élu sur la liste UN. Dans la foulée, il faut se rappeler que les députés HOUDE, le parti de DANSOU DOSSA et le farouche opposant, le  douanier Paul GNIMAGNON du NEP MIHALODO ont également effectué le mouvement migratoire vers la marmite, que dis-je, la mouvance plurielle.

    Ce phénomène déstabilise les formations politiques et surtout les groupes parlementaires à l’hémicycle. Avec la démission du député ATAO HINNOUHO, le groupe parlementaire du PRD volera certainement en éclat.

    C’est dommage, car le plus souvent, c'est  pour des raisons alimentaires, que des gens cherchent à quitter leur groupe pour aller vers un autre. Poussés par leurs intérêts personnels, ils n’hésitent point à fouler au pied leur conviction, à ravaler leur propre vomissure.

Mais que faire face la transhumance politique à outrance qui plombe et désorganise notre démocratie ?  Vu l’envergure du phénomène et son impact sur le jeu démocratique, il est plus que nécessaire de poser le débat sur ce sujet dans un Etat de droit.

 

Au Sénégal la Constitution prévoit qu’un député qui quitte son parti politique perd son mandat à l’Assemblée nationale. Une mention que l’on retrouve dans le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Cependant, des députés ont préconisé l’adoption d’une loi organique pour lutter contre le phénomène. Le  député Djibo Ka(le secrétaire général de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd, opposition sénégalaise) a relevé à cet effet  ceci : « La Constitution du Sénégal prévoit qu’un député qui quitte son parti politique perd son mandat à l’Assemblée nationale. Mais, j’avoue que cela ne suffit pas. Je préconise une loi organique pour arrêter ce phénomène ».

En Côte d’Ivoire,  l’idée consistant à y mettre fin, tout au moins, s’agissant des élus, commence à germer dans l’esprit de beaucoup de politiciens et responsables de la société civile. Guillaume Soro, lors de la rentrée parlementaire, le 25 avril dernier, à Yamoussoukro, a abordé brièvement la question. Il estime que c’est un phénomène à combattre. Et au député Konan Kouadio Bertin (KKB) de déclarer « Je suis en train d’envisager de proposer une loi pour mettre fin au nomadisme politique en Côte d’Ivoire parce qu’il y a des gens qui sont dangereux pour la République, pour la nation ». Plusieurs partis politiques ivoiriens ont donné un avis favorable au souhait de ce député du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA, mouvance présidentielle) de présenter une loi contre la transhumance politique.

   Au Maroc les projets de loi organiques sur la Chambre des représentants et la Chambre des conseillers interdisent (en l’occurrence l’article 61) la transhumance politique. « Ainsi tout membre de l'une des deux Chambres du parlement marocain qui renonce à son appartenance politique au nom de laquelle il s'est porté candidat aux élections ou le groupe ou groupement parlementaire auquel il appartient, est déchu de son mandat ».

Et pourquoi pas au BENIN ?

     Les députés devraient se pencher sur la question. Il est impérieux de freiner le vagabondage politique !

                                                                                                               Par Joël Dimitri VIHOUNDJE

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