Ministère de la santé :Akoko Gazard casse un bureau de la Cellule des marchés publics

C’est peut-être la fin du bras de fer entre le ministre de la Santé publique Dorothée Akoko Kindé Gazard et le chef Cellule du contrôle des marchés publics du ministère, Vincent O. Achagbé. Relevé de ses fonctions il y a plusieurs semaines, ce dernier a jusque-là refusé de passer service, qualifiant son limogeage d’irrégulier selon son interprétation des textes. Mais lassé des actes d’insubordination de son collaborateur, le ministre a dû défoncer la porte de son bureau hier en présence d’huissier.

Un menuisier, du marteau, du burin, et de la scie. On n’est pas dans un atelier de menuiserie, mais au ministère de la Santé, précisément devant le bureau du chef de la Cellule de contrôle des marchés publics. Dans ce décor très peu habituel, on remarque la présence des autorités du ministère et d’un huissier. Ça y est, l’opération va démarrer après les dernières instructions données par le ministre Dorothée Akoko Kindé Gazard. Sous les coups de marteau, la serrure de la porte du bureau du chef de la cellule de contrôle des marchés publics commence par céder et au bout de quelques minutes, l’accès à cette pièce a été possible. Comme on peut s’en rendre compte, le ministre a dû recourir aux grands moyens pour débloquer une situation qui n’a fait que trop durer. Mais qui en tirait les ficelles ? En cause, le chef de la cellule de contrôle des marchés publics. Nommé à ce poste en 2008 par l’ancien ministre Issifou Takpara, selon les explications des autorités du ministère, Vincent O. Achagbé a été investi d’un mandat de 04 ans conformément aux prescriptions du code des marchés publics. Logiquement, ce n’est qu’en 2012 qu’il peut être remplacé. Cependant en cas de faute lourde, sa révocation peut intervenir au cours de son mandat. Trois ans après sa nomination alors qu’il est toujours en fonction, il a été reconduit par l’actuel ministre à son poste à cause de la reformulation du service dont il a la gestion. Cette situation a provoqué différentes interprétations. D’un côté, on estime que c’est un nouveau mandat de 4 ans que Vincent O. Achagbé a commencé en 2011, ce qui doit le conduire jusqu’en 2015. C’est la compréhension de l’intéressé lui-même. Mais de l’autre, cette approche est battue en brèche. On estime qu’avec cette reconduction, il n’a plus qu’un an à passer à la tête de la cellule. Cette position est défendue par le ministre de la Santé. Dans cet esprit, il a fait remplacer son collaborateur par un autre cadre. Mais ce dernier n’a pu prendre service. Son prédécesseur désigné refuse de lui passer les charges, défendant lui aussi sa position qu’il estime fondée en se basant sur le code des marchés publics. Face à ses refus répétés de passer service, l’autorité l’a sommé à trois reprises, mais il est resté de marbre. Mieux, il a saisi la cellule nationale de passation des marchés publics qui n’a pas encore réagi. N’étant pas dans sa logique et préoccupé par le bon fonctionnement du service, le ministre de la Santé est passé à la vitesse supérieure hier.

FN

Quotidien Le Matinal