Il devient, ces temps-ci, difficile de cautionner la tentative d’endoctrinement qui a été faite autour de la gestion du Niger par l’ancien président Tandja Mamadou et sa famille. Celui que l’on présente comme un modèle de bonne gouvernance politique est plongé, jusqu’au cou, dans de grands dossiers de corruption. En effet, un document confidentiel du gouvernement américain, publié par Wikileaks (le célèbre site de révélations des grands scandales diplomatiques du monde), a fait cas de plusieurs affaires douteuses qui pèsent sur Mamadou Tandja et sa famille (voir fac-similé).
Selon le document, une commission de 20 millions de dollars US (soit 9 milliards de F CFA) aurait été versée sur des comptes bancaires ouverts aux Îles Caïmans au nom d’une mystérieuse société KPS Consulting pour un contrat d’une année renouvelable dans le secteur minier et pétrolier au Niger pour le compte de Trendfield Energy&Ressources PLC.
Dans cette affaire louche, Ousmane Tandja, fils du président et conseiller commercial du Niger en Chine, a servi d’intermédiaire avec Trendfield, une société chinoise proche de l’armée. Le même document rapporte également que la société KPS Consulting, créée en septembre 2008 par un certain cabinet d’avocats dénommé ‘’Maples&Calder’’ basé à Castries (Ste-lucie) et spécialisé dans le montage financier, n’était en réalité qu’une société-écran appartenant à la famille du président Mamadou Tandja. Dans cette société fantoche, les proches de Mamadou Tandja, notamment sa famille, ainsi que l’ancien ministre d’Etat Albadé Abouba détiendraient 44% des actions à Trendfield Niger SA qui détient 5% d’actions à la Société minière d’Azélik (SOMINA). Un autre scandale révélé dans ce document est le détournement de 4000 tonnes d’urée octroyé à l’Etat du Niger par la Lybie en 2009. Cet important tonnage aurait été réceptionné par l’homme d’affaire Moussa Dan Fulani, ami de l’ancien chef de l’Etat, qui prétendait agir ‘’avec un mandat du Président Tandja et pour le compte du programme spécial du Président’’. Cette cargaison aurait été acquise par la filiale nigériane du groupe agro-alimentaire OLAM, basé à Singapore, pour un montant non communiqué.
Ces deux affaires scabreuses ne représentent qu’une goutte d’eau dans l’océan. Elle en dit long sur la manière dont l’Etat du Niger a été géré par Tandja et ses proches. S’il faut continuer l’oeuvre de Mamadou Tandja, cela reviendrait alors à perpétuer impunément le pillage des deniers publics de notre pays.
M Habou
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