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Le Blog de Joël Dimitri Vihoundjè "Le Citoyen Engagé"
6 juin 2012

La preuve que l’année blanche cotonnière est consommée

Affaire coton : LES MANŒUVRES DU POUVOIR MISES A NU


(La preuve que l’année blanche cotonnière est consommée)

Le dossier relatif au coton béninois n’a pas encore livré tous ses secrets. Et le dernier développement de cette affaire est en train de lever un coin de voile sur une année blanche certaine si le gouvernement ne revoit sa copie et ses agissements. Et pour cause, la livraison ambigüe d’intrants !

Le gouvernement du docteur Boni Yayi avait consacré trois séances extraordinaires de Conseil des ministres pour venir à bout de l’AIC. Il s’agit des rencontres gouvernementales des mercredi 25, samedi 28 et dimanche 29 avril 2012, sous la présidence effective du Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement pour examiner le Rapport de la Commission Internationale diligentée par le Gouvernement aux fins d’évaluer le déroulement de la campagne cotonnière 2011-2012 au Bénin, de faire la lumière sur les dysfonctionnements enregistrés au cours de ladite campagne. Au terme de ces séances, d’importantes décisions avaient été prises.

Les décisions sont-elles remises en cause ?

Il s’agit primo, de « l’abrogation du décret n°99-537 du 17 novembre 1999 portant transfert au secteur privé de la responsabilité de l’organisation des consultations pour l’approvisionnement en intrants agricoles ainsi que des décrets subséquents à savoir : le décret 2006-234 du 18 mai 2006 portant définition du cadre institutionnel de représentation des producteurs de coton au sein de l’interprofession de la filière coton ; le décret 2009-091 du 23 mars 2009 portant approbation de l’Accord-cadre entre l’Etat et l’Association Interprofessionnelle du Coton ; le décret 2010-215 du 04 juin 2010 modifiant et complétant le décret portant définition du cadre institutionnel de représentation des producteurs de coton au sein de l’Association Interprofessionnelle de la filière coton ». Secundo, il a été décidé de « la suspension de l’Accord-cadre entre l’Etat et l’Aic ». Tertio, « la mise en place de l’Autorité nationale de suivi et de contrôle de la filière coton avec des démembrements dans les Départements et dans les Communes. Le bras opérationnel de cette Autorité est constitué de la SONAPRA rénovée dans son cadre institutionnel, des CeRPA et des CeCPA ». Et enfin, « la mise en place d’un comité interministériel présidé par le Ministre d’Etat des Affaires Présidentielles et comprenant le Ministre du Développement, de l’Analyse Economique et de la Prospective, le Ministre de l’Economie et des Finances, le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche et le Ministre de l’Industrie, du Commerce, des Petites et Moyennes Entreprises ».

En son temps, « le Conseil des ministres tient à rassurer les producteurs de coton sur la détermination et sa volonté ferme du Gouvernement de reprendre en main ce secteur sensible de l’économie nationale. C’est dans ce sens que le Gouvernement s’est engagé à garantir la mise à disposition à bonne date des intrants coton (engrais, pesticides, insecticides de toutes sortes, herbicides) en relation avec le secteur privé en vue du démarrage effectif de la prochaine campagne qui est imminente ».

Malheureusement, à voir de près ce qui se passe aujourd’hui dans cette affaire, on est tenté sans risque de se tromper que le vers est encore dans le fruit et on tend assurément vers une année blanche cotonnière.

En effet, en date du 1er juin 2012 du ministre de l’Agriculture a adressé à l’Aic la lettre n°096/MAEP/DC/SP sollicitant le concours de l’AIC dans la fourniture d’intrants aux producteurs. Mais comme devait s’y attendre, les responsables de cette structure ne sont pas allés du dos de la cuillère pour attirer l’attention et du gouvernement, et des présidents des institutions et des partenaires techniques et financiers sur ce que le pouvoir est en train de tramer dans l’ombre dans cette affaire. C’est en mettant des points d’or sur un certain nombre de dysfonctionnements qui caractérisent la démarche du pouvoir. C’est dans la réponse du secrétariat permanent de l’AIC en date du lundi 04 juin 2012. Lire la correspondance en facsimile.

Du remboursement des crédits des intrants

Ces dysfonctionnements s’observent par le remboursement des crédits intrants de la campagne 2011-2012 écoulée ne sont pas achevés à ce jour faute de paiement par l’Etat de la subvention sur les engrais. La nouvelle campagne cotonnière ne devrait être démarrée sans  solder les dettes antérieures.  La Boa ayant préfinancé le montant de subvention  n’est pas encore rentré en possession de ses fonds. Aujourd’hui, le comportement du régime en place porte à croire qu’il a fait table rase de cette dette à cause de laquelle cette banque a mis en le CSPR et les IDI de rembourser les échéances avant le 5 juin 2012, soit la date d’hier.

De la surfacturation ?

Le contrat qui liait les deux parties, un appel d’offres international avait été lancé pour l’importation des engrais coton au titre de cette campagne. L’Aic avait retenu une grille tarifaire notamment pour l’engrais Npksb au prix par Caf sous palan Port de Cotonou : 298.000 Fcfa/tonne  et l’engrais urée au prix Caf sous palan Port de Cotonou ; 249.000 Fcfa/tonne. A la demande du ministère de l’agriculture, le conseil des ministres ait décidé en sa séance extraordinaire  du lundi 24 mai 2012 de relever les prix à payer par la Sonapra aux importateurs. Pour l’engrais Npksb, l’Etat a retenu au Port de Cotonou pour les sociétés Sdi et Dfa : 320.000 Fcfa/tonne, le prix d’Hilacondji pour la société Wabco : 320.000 Fcfa/tonne., les engrais Urée qui passeront par le Port de Cotonou pour les sociétés Sdi et Dfa à un prix de 320.000 Fcfa et celui d’Hilacondji pour la société Wabco : 320.000Fcfa.  Ces nouveaux prix fixés aux importateurs comportent une surfacturation de trois (03) milliards Cfa. L’écart observé entre les deux prix démontre à plus forte raison que le gouvernement occasionne du flou autour de la filière coton.

 

Les tapages médiatiques organisés pour détruire l’Aic sont tournés au vinaigre. Malgré les mesures prises, les engrais ne sont pas encore disponibles sur le territoire national en dehors de quelques tonnes livrées dans quelques divisions territoriales au nord. L’absence d’engrais à ce jour à un impact négatif sur les résultats escomptés. L’estimation voulue par le gouvernement ne pourra plus être atteint puisqu’il organise lui-même des magouilles dans la filière.  Les autorités compétentes ont actuellement le dos au mur qu’elles ne savent à quel sein se vouer. La lecture faite de la situation laisse une bonne image de l’Aic à mieux conduire la filière coton au Bénin. Le pouvoir vient de nouveau confirmer sa mauvaise compétence à gérer les affaires du pays avec honnêteté et dignité. Année blanche cotonnière, on attend de voir comment le pouvoir va se tirer d’affaire. Peut-être qu’on cherchera encore un bouc émissaire.

Prince BOCO (Quotidien l'Autre Fraternité)

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