Affaire coton : LA CAMPAGNE COTONNIERE N’EST TOUJOURS PAS SAUVEE

15 juin, 2012 (Des députés de la mouvance ont rencontré Patrice Talon) Les débats continuent de suivre leur cours au sujet de la crise que traverse le secteur cotonnier du Bénin. Après avoir fait main basse sur les intrants des sociétés de l’opérateur économique Patrice Talon, le gouvernement a donné de la voix hier. Mais toujours est-il que le ver est encore dans le fruit et la campagne cotonnière n’est pas encore sauvée. Quel sens donné à la conférence de presse animée hier par trois ministres du gouvernement et le DG Sonapra ? C’est la question qu’il convient de se poser aujourd’hui. Car, même si l’un d’entre eux n’a pas hésité à rassurer les populations en général et les cotonculteurs en particulier sur la survie de la campagne cotonnière en cours, la réalité est qu’il y a économie de vérité au sujet de certaines déclarations servies aux filles et fils du Bénin. En effet, ce que les émissaires du régime de la refondation n’ont pas dit aux médias, c’est qu’il n’y a toujours pas de l’urée à mettre à la disposition des travailleurs de la terre. Or, sans ce produit très important pour les producteurs, tous les techniciens savent objectivement qu’il y aura un véritable fiasco. De même, ce fiasco ne sera pas enregistré dans le secteur cotonnier seul mais va aussi influencer la production du maïs et d’autres produits. Selon certaines informations, nonobstant la quantité d’intrants saisie par le pouvoir, les cotonculteurs sont encore très loin d’obtenir la quantité d’intrants qu’il leur faut. Or, le temps évolue sans attendre le gouvernement. Conscients de ce fait, certains députés élus dans la partie septentrionale du pays ont pris l’option de se rapprocher de l’opérateur économique Patrice Talon. Sous forme de lobbying, ils n’ont pas hésité à lui demander de penser aux pauvres citoyens qui vivent du coton et d’autres produits champêtres. Il lui est sans ménagement demandé de ne pas considérer les déboires que lui fait vivre le gouvernement mais de penser aux conditions de vie et de travail des populations et des enfants afin de fournir les intrants adéquats, notamment l’urée et les insecticides. Pour le moment, l’homme n’a pas encore dit son dernier mot. La crise continue, le régime de la refondation continue de montrer ses muscles, le temps passe sans attendre et la campagne descend de plus en plus dans l’enfer d’une année blanche avec les conséquences qui en découleront certainement. Prince BOCO