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Le Blog de Joël Dimitri Vihoundjè "Le Citoyen Engagé"
1 août 2012

Intégralité de la déclaration du Collectif des Jeunes Indignés du BENIN

Béninoises Béninois,
Jeunes Béninois !
Forces vives de la Nation !
Chers compatriotes !


En cette veille du 52ème anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance, la jeunesse Béninoise, venue de tous horizons et toutes catégories a fait l’option de s’adresser à vous pour vous souhaiter une bonne fête. Bonne fête donc à chacun et à tous ! Mais c’est la mort dans l’âme que nous prenons aujourd’hui l’initiative de nous faire entendre sur la situation de notre pays en général et plus particulièrement sur celle de la jeunesse.

Bien que l’occasion soit propice, nous ne ferons pas le bilan de notre accession à l’indépendance, réduisons plutôt l’exercice et partons de 2006 !

En 2006, le peuple Béninois, dans une écrasante majorité a fait l’option d’une rupture d’avec un certain nombre de pratiques qui ne pouvaient permettre d’accélérer le processus de développement tant souhaité de notre pays. Ces pratiques avaient noms : la mauvaise gouvernance, la corruption, le favoritisme, le laxisme, l’absence de repère morale, bref, la jeunesse et le peuple entier avaient besoin d’un vent nouveau. Ce vent nouveau devrait être apporté par Thomas Boni Yayi, Docteur en Economie, à qui le peuple a confié la lourde charge de sa destinée depuis le 6 avril 2006. Mais avant d’en arriver là, l’homme avait conquis les cœurs de part ses promesses dont l’élargissement des possibilités d’accès au travail grâce aux importants investissements privés à promouvoir dans tous les secteurs d’activités, la mise en œuvre d’une nouvelle politique de formation et de promotion de l’emploi.

Aujourd’hui, nous avons
bien envie de nous poser un certain nombre de questions, surtout en ce qui concerne les jeunes :
Monsieur le Président de la République,
Où est passée la liste des promesses faites aux jeunes en 2006 ? Avez-vous encore connaissance de ces promesses où n’en savez-vous plus rien ?

Au plan de la promotion de l’emploi des jeunes,
- que retenir de la promesse d’élargissement des possibilités d’accès au travail grâce aux importants investissements privés à promouvoir dans tous les secteurs d’activités ainsi que la nouvelle politique de formation et de promotion de l’emploi ?
- faudrait-il que nous n’en retenions que les seuls programmes ANPE et FNPEEJ qui ont, dans le souci d’un second mandat, été politisés à outrance ?
- que retenir des promesses d’installation des milliers de jeunes dans la vallée en vue de la mise en valeur de cette dernière ?
- que retenir des ballets ministériels avec pour motif la recherche de terres cultivables ? Combien ces ballets ont-ils coûté à l’Etat ?
- pourquoi les recrutements à la fonction publique sont souvent émaillés de fraudes, sous fonds de régionalisme, de népotisme et de clientélisme ?

Faudrait-il en conclure, à la suite des mauvaises langues, que vous avez échoué ? Non, non, non, on refuse de croire que tout soit fini, même si nous faisons assez d’efforts pour nous donner encore des raisons d’espérer.
Au plan économique, nous fêtons ce 52ème anniversaire de notre indépendance depuis le honteux dernier rang dans l’espace UEMOA. C’est certainement un signe qui nous rappelle, à nous qui croyions encore à la promesse d’une croissance à deux chiffres qu’il est temps de revenir sur terre ! Mais comment pouvait-il en être autrement quand certains promoteurs privés sont mis en difficulté ? Certaines causes ne peuvent produire que des effets chaotiques !
Monsieur le Président de la République, nous vous demandons de saisis l’opportunité de votre message à la nation à l’occasion de la fête nationale pour changer de cap. Ne nous dites pas ce que nous savons déjà. Nous n’avons plus envie que vous nous fassiez construire des châteaux en Espagne. Dites-nous concrètement ce que vous entendez faire pour redresser le pays et redonner confiance aux jeunes.

Mais le mal de la jeunesse béninoise n’est pas que du ressort du gouvernement. Comment serait-il possible d’avancer vers un développement accéléré quand l’opposition aussi n’est préoccupée que par des questions mineures de quête de leadership ? Est-il possible à quelqu’un de penser à faire des propositions alternatives pendant que tout son cerveau est englouti dans les réflexions sur les stratégies pour une saisie rapide de la manne tendue ? Pardon, de la main tendue ? Chacun est préoccupé par le développement de stratégies pour se retrouver au gouvernement et pendant ce temps, le brave peuple souffre, les paysans sont inquiets, les commerçants aux abois et les consommateurs dans la déroute !
Parlant des consommateurs, les activités des associations de défense des droits des consommateurs sont un lointain souvenir ! Ah, comme les temps changent !

Jeune béninois, te voilà seul, face à toutes les difficultés de la vie, dans l’absence totale d’opportunités et de propositions alternatives. Mais « à quelque chose, malheur est bon » comme l’enseigne une sagesse publique ! Les situations et événements actuels sont des signes qui t’appellent à une prise de conscience pour un sursaut citoyen et patriotique !
Je sais que, comme moi, comme l’ensemble des Jeunes Indignés du Bénin, chacun de vous a son motif d’indignation. Quand quelque chose vous indigne comme nous le sommes par l’échec lamentable des politiques publiques en faveur des jeunes, par la fraude qui a toujours caractérisé l’organisation des concours de recrutement des APE, l’immixtion de l’exécutif dans le pouvoir judiciaire, les prévarications et la mauvaise gestion érigées en méthodes de gestion, quand quelque chose vous indigne comme nous le sommes par le pilotage à vue, les mensonges d’Etat et les affaires qui s’accumulent au sommet de l’Etat, alors on devient militant, fort et engagé. Rejoint ce courant de l’histoire pour que le grand courant de l’histoire se poursuive grâce à chacun. Et ce courant qu’incarne désormais Jeunes Indignés du Bénin va vers plus de justice, plus de liberté mais pas cette liberté incontrôlée du Renard dans le poulailler. Comme le dit Stéphane Hessel « l’indifférence est la pire des attitudes ».
Jeunesse béninoise, jusqu’à quand continueras-tu de te résigner ?
Jusqu’à quand vas-tu continuer de dire « je n’y peux rien, je me débrouille ?

Les Jeunes Indignés du Bénin Voudraient aujourd’hui que tu saches que l’une des composantes essentielles qui fonde l’humain, c’est sa faculté d’indignation et l’engagement qui en est la conséquence.
Nos ainés ont déjà saccagé notre présent et compromis notre avenir. Ne les laissons pas voler celui de nos enfants.
Les Jeunes Indignés du Bénin te demandent de réagir. Exige ce qui te revient et dit non à quiconque veut t’instrumentaliser.
Prends-toi en charge et tu soulageras tes peines. Nous n’avons pas le droit d’échouer !
Jeunesse béninoise ! Que peut-on attendre d’une politique imaginée, instituée et animée par des hommes dont le dessein obstiné est de faire prévaloir leurs intérêts personnels au détriment des profondes aspirations de nos masses laborieuses ?

Jeune Béninois, le pays t’appelle à l’action !
Vive le Bénin !
Vive une nouvelle génération de jeunes béninois !
Je vous remercie !

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