Communales 2013:Le lotissement devient une affaire électorale pour les maires

Les municipales et communales de 2013 s’avancent à grands pas. A quelques mois de ces échéances, certains élus communaux initient des opérations de lotissement dans leur commune. Ce sont en réalité leurs deniers arguments pour faire croire aux administrés qu’ils ont le cœur à l’ouvrage.

Depuis quelques semaines, certaines mairies ont procédé au lancement des opérations de lotissement dans leur commune à moins de huit mois des élections communales et municipales au terme desquelles il sera procédé au renouvellement des équipes dirigeantes de nos communes. Ces travaux constituent en vérités des opérations de charme en direction des populations et serviront à coup sûrs, à remplir les pages du rapport-bilan de fin de mandat. Ces opérations, coûteuses qu’elles sont, aboutissent à des meilleurs résultats si elles sont consensuelles ; elles entraînent d’autres soulèvements dans les cas où les intérêts particuliers sont érigés en règles générales. Et depuis mars 2012, à un an donc de la fin de leur mandat, ces opérations de charme ont pris une autre tournure. Dans la commune d’Allada, c’est le maire Cyprien Togni qui a procédé le vendredi 1er juin 2012 au lancement officiel des travaux de lotissement dans l’arrondissement de Lissègazoun. Selon lui, le lancement officiel des travaux de lotissement de Lissègazoun fait partie d’un vaste programme d’urbanisation de la Cite historique d’Adjahouto dans lequel, tous les chefs-lieux des douze arrondissements de la commune seront lotis, donc viabilisés.

Dans la commune de Calavi, le maire Patrice Houssou-Guèdè a procédé au lancement des opérations à Calavi centre et dans certaines tranches de Godomey. L’un des cas le plus décrié par les acquéreurs est celui de Calavi centre où les travaux entamés il y a environ une dizaine d’années, ont été remis en cause par l’équipe communale parce que entachés de magouilles. Les travaux ont été lancés à nouveau en juillet dernier.

On croyait que les conseillers de la commune de Dangbo avaient définitivement enterré la hache de guerre après le séjour du maire à la prison civile de Porto-Novo. Il aura fallu que le maire Clément Dona Gnonlonfoun affiche sa volonté de relancer les travaux de lotissement dans la commune, pour que certains conseillers rentrent en conflit avec lui, car il faut retrouver les 300 parcelles non identifiées sous la première mandature de la décentralisation lors des travaux de lotissement. Les travaux de lotissement dans la commune sont suspendus.

A Sèmè-Podji, certains arrondissement comme Tohouè subissent ces travaux de lotissement et de recasement non pas sans l’adhésion des populations.

Dans la commune de Dogbo, c’est le maire Vincent Codjo Acakpo qui a rassemblé les populations pour la mise en route du projet de lotissement et de recasement dans son aire géographique.

Cotonou n’est pas du reste dans cette opération. Le lancement des travaux dans les derniers quartiers a été procédé en août dernier afin de rallier les populations à la cause de l’équipe municipale conduite par le président Nicéphore Soglo.

Les travaux ont été également lancés dans certaines communes comme Lokossa, Parakou, pour ne citer que celles-là. A y voir de prêt, ces opérations connaissent un engouement vorace pour les équipes municipales à moins de huit mois de la fin de leur mandat. Mais pour quels résultats ? Même si à certains endroits le lotissement a atteint déjà 8O%, des difficultés monstres persistent et donnent de l’insomnie aux populations. D’où le climat de méfiance et de défiance entre certains conseillers et leur maire d’une part et entre les élus locaux et leurs administrés d’autre part. D’autres observateurs voient dans ces opérations, des moyens pour s’enrichir sur le dos des populations ; toute chose qui sera difficile à gérer par la nouvelle équipe qui sera installée l’année prochaine à la tête de ces administrations locales. Le préfet de l’Atlantique-Littoral Placide Azandé n’a-t-il pas raison de dire que ’’le lotissement fait objet de désordre notoire dans le pays, au point où chacun semble faire ce qui lui plaît’’. Il faille donc que les règles en la matière trouvent leur force, le secteur génère trop de problèmes actuellement.

Gathum Gbaguidi

Par le Quotidien Adjinakou du 7 Septembre 2012