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Le Blog de Joël Dimitri Vihoundjè "Le Citoyen Engagé"
27 mai 2012

Copé-Fillon : la vieille rivalité secoue l'UMP

Autrefois, ils s'opposaient sur Maastricht. Aujourd'hui, les deux prétendants divergent sur la stratégie à adopter face au FN.

François Fillon et Jean-François Copé se disputent les rênes d'un parti qui, selon le premier nommé, « n'a plus de leader naturel depuis le départ de Nicolas Sarkozy ».
François Fillon et Jean-François Copé se disputent les rênes d'un parti qui, selon le premier nommé, « n'a plus de leader naturel depuis le départ de Nicolas Sarkozy ». (photo t. samson/afp)


François Fillon et Jean-François Copé se sont déjà affrontés, de manière indirecte, pour la présidence du parti héritier du gaullisme. Le futur Premier ministre postulait en 1999 pour la présidence du RPR, laissée vacante après le départ de Philippe Séguin et la défaite de… Nicolas Sarkozy aux élections européennes de cette même année. Jean-François Copé faisait quant à lui équipe avec Patrick Devedjian.

C'est Michèle Alliot-Marie qui avait été élue ; nos deux héros n'avaient alors aucune chance, car ils incarnaient des lignes politiques marginales… et opposées. Avec Devedjian, Copé avait formé un ticket « libéral » ; Fillon campait sur la ligne du gaullisme social. Les premiers avaient voté oui au traité de Maastricht sept ans plus tôt ; le second, fidèle lieutenant de Séguin, avait voté non. Copé avait soutenu la candidature de Jacques Chirac à la présidentielle de 1995 ; Fillon, celle d'Édouard Balladur…

Nouveaux clivages

Ces clivages sont aujourd'hui bien dépassés. D'autres ont surgi. Si chacun est d'accord pour donner la priorité à la réduction des déficits et de la dette, c'est la stratégie électorale qui les sépare. Notamment l'attitude à adopter vis-à-vis du Front national si un candidat lepéniste se retrouve en duel avec la gauche après l'élimination au premier tour du représentant de l'UMP. Les deux hommes s'étaient déjà écharpés sur le sujet entre les deux tours des cantonales en mars 2011. « Ni Front national ni front républicain », avait dit Copé, appliquant la consigne de Nicolas Sarkozy. Fillon, lui, passait outre et affichait sa préférence pour le vote en faveur de la gauche. Nul doute que la question se reposera de façon encore plus vive dans deux semaines, entre les deux tours des législatives.

C'est là que l'on pouvait s'attendre à ce qu'apparaisse au grand jour la rivalité entre Jean-François Copé et François Fillon. Entre le 10 et le 17 juin, puis le 18 juin (date cruellement symbolique pour des gaullistes…), lorsqu'il s'agira de choisir le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, un poste stratégique avant la grande compétition pour la présidence du parti lui-même, qui aura lieu lors d'un congrès à l'automne.

La petite phrase de Fillon

Mais une petite phrase de François Fillon a surpris ses adversaires autant que ses amis. Les premiers parce qu'ils pensaient que la trêve durerait jusqu'aux législatives, les seconds parce qu'ils servent un homme dont ils ne savent souvent rien des intentions réelles et dont certains doutent parfois de la détermination. En déclarant que « l'UMP n'a plus de leader naturel depuis le départ de Nicolas Sarkozy », l'ancien Premier ministre n'a ainsi pas seulement proféré une évidence. Il a aussi ouvert les hostilités. Quitte à endosser le costume du diviseur. Pourquoi prendre un tel risque ? La cote de popularité de Fillon est bien plus favorable que celle de Copé… tout comme sa situation électorale. Une élection au premier tour attend l'ancien Premier ministre dans l'une des circonscriptions les plus à droite de la capitale. À Meaux, dans la grande banlieue parisienne, le secrétaire général de l'UMP est quant à lui sous la menace d'une triangulaire avec le FN qui, comme en 1997, pourrait lui faire mordre la poussière. L'UMP n'aurait alors non seulement plus de « leader naturel », mais plus de leader tout court, car son secrétaire général serait pour le moins affaibli.

La droite parlementaire n'avait en tout cas pas besoin de cette reprise des hostilités à quinze jours des législatives. « Ce combat des chefs, estime le politologue Dominique Reynié, aura des effets très négatifs pour elle. Il peut démobiliser son électorat, voire en inciter une partie à se reporter sur le Front national. »

Éviter un « congrès de Reims »

Il faudra ensuite éviter à l'UMP de vivre son « congrès de Reims » qui, en 2008, faillit être funeste au Parti socialiste. Prêt à jouer les Casques bleus, les sages, voire les recours, Alain Juppé plaide avec force pour l'organisation d'une primaire avant l'élection présidentielle de 2017. Il va aussi insister pour que ses amis politiques déconnectent choix du président de l'UMP et choix du candidat à l'Élysée. « Si on dit aujourd'hui "le président de l'UMP sera le candidat de ce parti", nous sommes foutus », confiait-il cette semaine. Une analyse que formulait déjà en 2008, pour le PS, un certain François Hollande…

sudouest.fr 

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