Cafouillage au sommet de l’Etat : YAYI PEUT-IL ENCORE REDRESSER L’ECONOMIE BENINOISE ?

23 mai, 2012

En élisant le docteur Boni Yayi à la tête de la République du Bénin en 2006 puis en lui renouvelant leur confiance en 2011, les Béninois attendaient de lui, le redressement de l’économie de leur pays. Mais hélas ! Les choses continuent d’aller decrescendo.

Vu le contexte économique actuel du Bénin, il est difficile de comprendre que ce pays qui dispose pourtant des atouts non moins importants devant lui permettre de se hisser sur l’échiquier des pays émergents, soit encore à la traîne. Ce constat devient encore plus insupportable lorsqu’on se réfère au background des cadres qui le dirigent. Nonobstant cette réalité incontestable et incontestée, l’ancien Dahomey continue malheureusement de sombrer dans un état économique piteux.

En effet, selon des données récentes, l’économie béninoise fait partie des pires économiques de l’espace UEMOA. Or, dans le pays, on ne cesse de parler de réformes, de promettre ciel et terre aux citoyens qui ne manquent d’occasion pour exhiber leurs misérables plats et ventres creux.

L’incompréhensible intelligencia…

Lorsqu’on regarde la qualité des cadres qui sont au sommet de l’Etat béninois, on a du mal à accepter l’état actuel de son économie. D’abord, l’homme qui dirige ce pays depuis plus de six ans n’est pas né de la dernière pluie. Boni Yayi, docteur de son Etat, est un économiste de haut rang. Pour avoir travaillé pendant des années à la BCEAO puis dirigé la Banque ouest africaine de développement (BOAD), ce fils de Tchaourou était perçu comme le sauveur des Béninois. Et c’est même cette fibre qui a favorisé sa brillante élection à la tête du pays en 2006.

Boni Yayi n’est pas l’unique homme de cette trempe des différents gouvernements qui se sont succédé depuis 2006. En effet, il a tôt et bien fait de faire appel à l’actuel Premier ministre, Pascal Irénée Koupaki, que d’aucuns qualifient de technocrate bon teint, économiste de haut niveau aussi. Après ce dernier qui est toujours resté au gouvernement, on note la présence d’autres économistes timbrés et hauts cadres de la BCEAO comme lui, à l’instar de l’ancien ministre de l’Economie et des finances, Idriss Daouda, de l’actuel Ministre de Développement, de la Prospective, Marcel de Souza, de l’actuel ministre de l’Economie et des finances, Jonas Gbian. A ceux-ci, il faut ajouter des cadres de la BOAD tels que Nicaise Fagnon, ancien ministre des Transports, de Christophe Aguessi, ancien Directeur général du Port autonome de Cotonou et bien d’autres. C’est dire donc et sans ambages que l’Economiste s’est fait entouré de la crème économique du pays. Mais pour quels résultats ?

La grande interrogation …

Si tous ceux-là qui pouvaient l’aider, lui-même économiste et banquier, n’ont pu relever le défi et redresser le pays sur le plan économique, souhait primordial et espoir commun du peuple, les Béninois ont-ils encore de raison d’espérer un changement économique dans leur pays ? Du Changement à la Refondation, rien de concret et de rassurant. Au contraire, les choses vont de mal en pire dans le pays.

Et quand on se rappelle de tout ce qui s’est passé au niveau de la BRS jusqu’à ce qu’elle coule de la façon la plus misérable malgré la présence de certains de ces cadres de haut niveau en économie dans son équipe de direction, on se dit qu’il sera très difficile à l’équipe actuelle de la Marina de remettre les choses en ordre dans ce secteur. Parce que si ces cadres n’ont pu sauver une banque, il leur sera impossible de sauver toute une nation comme faire passer la tête d’un bœuf par le trou d’une aiguille.

Le Port autonome de Cotonou, un don de Dieu pour nourrir tous les Béninois est depuis plusieurs semaines en agonie. Annoncé à grand renfort médiatique comme la réforme de salut de l’économie béninoise, le Programme de vérification des importations de nouvelle génération (PVI-NG) est en proie à une crise aigue qui fait d’elle aujourd’hui le cercueil ouvert pour enterrer l’économie du pays.

Certaines langues parlent de querelle de personnes. D’autres disent que c’est l’incompétence tant des cadres du gouvernement qui ont mis le programme sur pied que de ceux qui l’ont dirigé. Dieu seul sait où se trouve le ferment. Mais ce qui est évident aujourd’hui et qui fait pleurer parfois ceux dont l’âme est attachée au développement du Bénin, c’est que l’économie du pays est à terre.

La situation est d’autant pus préoccupante que dame rumeur présage déjà de grandes difficultés à payer les salaires aux fonctionnaires les mois à venir. C’est simplement triste. Et on ne peut que crier « au secours ! Ayez pitié de nous » comme ce vieux de Kpétégba.

Prince BOCO dans le Quotidien L'Autre Fraternité.